Le « plafond de verre » est l’image qui désigne le phénomène « invisible » qui entrave la carrière des femmes. Et dont la conséquence est la rareté de leur présence au sommet des entreprises, des organisations et des institutions publiques.
Du point de vue du travail, ce n’est pas seulement des dizaines de milliers d’injustices silencieuses qui perdurent dans la France de 2012. C’est aussi un immense gâchis de compétences individuelles et collectives dont souffrent les entreprises, les territoires...
Et qui appelle des actions collectives pour repenser l'organisation du travail, les profils des métiers, les questions de sélection et de recrutement, l'articulation vie professionnelle - vie privée et puis cette norme silencieuse et dévastatrice de la "disponibilité extensive", tellement française, et tellement nuisible à la carrière des femmes.
Le monde politique français ruisselle de bons sentiments sur la place des femmes dans la société. Mais en 2011, plus de 80 % des députés sont des hommes.
Le monde des médias réclame vigoureusement un accroissement de la place des femmes dans la société. Mais plus de 80 % du temps de parole dans les médias est accordé aux hommes.
Et le monde de l’entreprise ?
On part de loin : 80 % des chefs d’entreprise sont des hommes (92% pour les entreprises du CAC 40…). L’entreprise paie toujours les femmes plus mal que les hommes (-19%), voire nettement plus mal si l’on intègre le travail à temps partiel (-37%, source INSEE).
Mais l’entreprise pourrait être aussi le lieu où les choses changent. Dans un pas de temps inférieur au demi-siècle. Mais que faire, si on sort de la langue de bois et des bons sentiments, particulièrement répandus sur le sujet ?
Un sujet qui trouve un regain d'actualité en 2012, avec l'application de la Circulaire du 28 octobre 2011 de mise en œuvre du dispositif de pénalité financière en matière d'égalité entre les femmes et les hommes…
Mais qui risque fort de reléguer la question du côté de la gestion du risque pénal, plutôt que d'en faire l'enjeu d'une transformation des organisations et du management de leurs compétences.
Màj 15/04/2019
Sophie Pochic est sociologue, chargée de recherche au CNRS. Elle est au moment de son intervention à l'Uodc responsable de l'équipe PRO (Professions, Organisations, Réseaux) du Centre Maurice Halbwachs. Elle est chargée de cours à l'EHESS (École des hautes études en sciences sociales).
Elle a participé à la fondation et à l’animation du Groupe de Recherche GDR Cadres (Cadres, Dynamiques, Représentations, Entreprises et Sociétés), Unité CNRS, qui a rassemblé les chercheurs en sociologie, histoire, gestion sur la catégorie des cadres pendant 8 ans (2001-2009).
Sophie Pochic est membre du comité de rédaction de la revue Travail et emploi,
du comité scientifique du réseau MAGE (Marché du travail et Genre), membre expert du conseil scientifique de l'Observatoire des cadres (CFDT), membre du comité scientifique des JIST (Journées Internationales de Sociologie du Travail).
Elle travaille principalement sur la question de la fabrication des inégalités et discriminations professionnelles.
Elle a réalisé des enquêtes avec Cécile Guillaume sur l’accès des femmes aux postes à responsabilités dans les entreprises et dans les syndicats dans une perspective comparée européenne.
Elle s’intéresse actuellement aux restructurations et leurs effets genrés sur les mobilités professionnelles.
Sophie Pochic a récemment publié, Cadres, classes moyennes, vers l'éclatement ? (avec Paul Bouffartigue et Charles Gadea, Armand Colin, 2011).
Elle est également l'auteure de très nombreux articles et communications.
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Crédits
Amphi débat du 20/09/2011
Date d'édition : 30/12/2011
Durée : 1:14:11
Programmation et animation : Jean Besançon, directeur de l'Uodc
Réalisation et édition : Pierre Cécile
© Pratiques & Stratégies - décembre 2011 - reproduction interdite