Ils freinent la vitesse et l’agilité qui caractériseraient l’économie « start-up » qui serait celle de l’avenir. Et pour faire évoluer quelque sujet que ce soit dans la société (les retraites, les reconversions professionnelles, la santé, l’éducation, la formation, etc.) écoutons poliment les corps intermédiaires mais surtout décidons sans eux.
Est-il possible d’interroger sur un exemple concret ce sujet ?
Amphi Débat organisé en mode hybride
Sur le fond, un immense économiste et sociologue comme Pierre Veltz, intervenu de manière magistrale en 2018 à l’UODC, écrit dès 2002 :
« La mondialisation coexiste avec la renaissance de ce qu’on peut appeler des « économies territoires », dont la compétitivité repose largement sur des formes de coopération et des capacités d’apprentissage hautement spécifiques. (…).
Dans le contexte économique actuel, la compétitivité d’un tissu local peut reposer sur sa spécialisation, mais elle résulte surtout de sa qualité d’organisation et de sa capacité à favoriser les apprentissages collectifs ».
Pierre Veltz, « Des lieux et des liens - Le territoire français à l’heure de la mondialisation », Ed. de l’Aube, 2002.
Et qui se préoccupe des liens sur un territoire, dans une entreprise, entre entreprises ? Les corps intermédiaires, les associations, les syndicats.
Cela se révèle de manière frappante lorsqu’un grand événement est organisé sur un territoire. Que ce soit un événement régulier comme le Festival de théâtre d’Avignon ou exceptionnel comme les Jeux Olympiques à Paris en 2024.
Pour que cela tienne et fonctionne, pour que bénévoles, professionnels, artistes ou athlètes, pouvoirs publics, spectateurs vivent quelque chose d’harmonieux et joyeux en sécurité, ce n’est pas l’État ni une ville qui vont s’en sortir tous seuls. Les JO de Paris en 2024, par exemple, c’est 150 000 personnes mobilisées dans les emplois pour les jeux auxquels s’ajoutent 45 000 bénévoles. En termes d’activité, de travail et d’emploi, c’est considérable.
Est-ce qu’un corps intermédiaire comme l’opérateur de compétences (OPCO) Afdas, qui a le spectacle vivant et le sport dans son champ, sert à quelque chose dans ce contexte ?
Et si oui, à quoi exactement ?
C’est ce que Thierry Teboul, son directeur général, va venir partager avec nous.
À quoi servent réellement les 330 collaborateurs d’un corps intermédiaire comme l’Afdas ?
Ne pourraient-ils pas être remplacés par les quasi fonctionnaires de la Caisse des Dépôts qui gèrent déjà le CPF (Compte Personnel de Formation) sans les « lourdeurs » d’un système paritaire ?
À quoi sert réellement son conseil d’administration paritaire ? Les OPCO ne rajoutent-ils pas du sur-contrôle dans un système - la formation professionnelle à la française - déjà particulièrement bureaucratisé ?
Sur un sujet doublement d’actualité, à la fois politique (les corps intermédiaires) et temporel (les JO à Paris, c’est une fois par siècle !), nous sommes très heureux et honorés de recevoir un homme aussi passionnant que Thierry Teboul.
Jean Besançon
Directeur de l’UODC
Au sujet de l’intervenant :
Titulaire d’une maitrise d’économie et d’un diplôme d’études approfondies en science politique, Thierry Teboul a fait la majeure partie de sa carrière dans le monde de l’éducation et de la formation professionnelle, après un début de carrière dans le domaine de l’évaluation des politiques publiques. Il est directeur général de l’Opco Afdas depuis septembre 2013.
En février 2024, Thierry Teboul a été élu président du GIE interfinanceurs D2OF qui regroupe les financeurs paritaires de la formation professionnelle et qui pilote en particulier l’outil de contrôle des actions de formation Datadock.
Il est par ailleurs l’auteur d’ouvrages et de contributions diverses sur les dynamiques managériales et les processus d’apprentissage parmi lesquels :
- « Le Grand Livre de la Formation » avec Michel Barabel, Olivier Meier et André Perret (3e édition parue chez Dunod en 2020)
- « Formation : la nouvelle donne. Tout ce qui change avec la loi « Avenir » » avec Michel Barabel, Olivier Meier et André Perret (Dunod, 2019)
- « Les fondamentaux du management » avec Michel Barabel et Olivier Meier (2e édition parue chez Dunod en 2013)
Au sujet de l’Afdas :
L'Afdas est l'opérateur de compétences des secteurs de la culture, des industries créatives, des médias, de la communication, des télécommunications, du sport, du tourisme, des loisirs et du divertissement.
L’Opco fédère 31 branches qui représentent plus de 100 000 entreprises adhérentes et plus de 470 000 professionnels salariés et non-salariés singuliers (intermittents du spectacle et de l’audiovisuel, artistes-auteurs, journalistes de presse rémunérés à la pige, sportifs professionnels, sportifs de haut niveau, saisonniers des loisirs et du tourisme). Ses trois grandes missions sont :
- Observateur prospectif des métiers et veilleur stratégique des grandes tendances de formation, des habitudes formatives et des pratiques de recrutement.
- Ingénieur et designer de parcours emploi/formation avec le développement d’une offre de service « prêt-à-porter » et « sur-mesure » via l’expérimentation de projets innovants.
- Financeur des projets emploi/formation et de prestation de conseil RH via un processus d’optimisation financière.
Les 330 collaborateurs de l’Opco œuvrent, au quotidien et sur l’ensemble du territoire, pour la professionnalisation des adhérents et ayants-droit, avec une culture servicielle profondément ancrée, un ADN historiquement tourné vers l’innovation sociale et ce, en restant fidèle, depuis 1972 et plus de cinquante années d’existence, aux valeurs fondatrices de l’Afdas : proximité, expertise, engagement et bienveillance.