L'amphi débat dont est issue la présente Vidéo complète a été organisé en partenariat avec la revue Éducation Permanente.
2004, 2009, 2014, 2018 : quatre lois ont traversé le monde de la formation professionnelle en très peu de temps. Cette cadence peut prêter à sourire, mais elle signe aussi le changement d’enjeu. Du temps de Jacques Delors (1971), la question de la compétence des actifs était un sujet social, avec une visée d’éducation permanente. Elle est devenue un sujet économique : donc de nos jours, politique. La loi "Avenir Professionnel" prévoit de renforcer l’investissement des entreprises dans les compétences de leurs salariés. Est-ce que cette nouvelle loi peut être incitatrice ?
On ne va pas se raconter d’histoires : la question de la compétence des personnes au travail n’est pas un sujet central dans la majorité des grandes entreprises françaises. Si l’on met bien sûr à part le suivi des « hauts potentiels », question à laquelle il est demandé aux DRH de prêter la plus grande attention.
Il y a des exceptions, mais ce constat est maintenant bien documenté.
Dans les PME et plus encore dans les TPE qui se portent bien, la qualité du travail réalisé par chacun est centrale. Les formations - au sens « imputables » - y sont moins développées que dans les grandes, mais ces entreprises savent depuis longtemps qu’il y d’autres manières de prêter attention au développement des compétences que de « faire partir les gens en formation ». L’intervention de Pierre Possémé à l'UODC en mars 2019, qui a fondé et dirigé une entreprise apprenante, en a fourni une saisissante illustration.
Catherine Fabre, députée LREM et rapporteure de la loi du 5 septembre 2018, est engagée de longue date sur le sujet : la question (de la faiblesse) du management des compétences dans les entreprise est loin de lui être étrangère. Et sur le plan des intentions, l’exposé des motifs de la Loi avenir professionnel est limpide. La Loi vise deux objectifs :
- donner des nouveaux droits aux personnes pour leur permettre de choisir leur vie professionnelle (…),
- renforcer l’investissement des entreprises dans les compétences de leurs salariés (…).
On a beaucoup parlé du premier objectif (appli CPF, etc.), dont l’ambition est claire : « redonner les clés du camion » aux personnes. Leur permettre de s’emparer du sujet de leur compétence et de décider pour elles-mêmes, sans passer par les intermédiaires et les sachants.
Mais on a beaucoup moins parlé du second objectif. Est-ce qu’une Loi, est-ce que cette Loi peut inciter les entreprises à s’emparer vraiment du sujet de la compétence de tous leurs salariés ? Est-ce qu’une Loi pourrait inciter une entreprise à susciter, à développer, à mettre en place des organisations apprenantes ?
La question est vertigineuse. Aussi l’UODC et Éducation Permanente sont particulièrement reconnaissantes à Catherine Fabre d’avoir pris le risque de partager avec nous ses analyses et ses interrogations.
Jean Besançon, Directeur de l’UODC
Guy Jobert, Directeur de la revue Education Permanente
Daniel Wilk, Responsable éditorial d’Education Permanente
Catherine Fabre est députée LREM et rapporteure pour les volets formation et apprentissage de la loi du 5 septembre 2018 "pour la liberté de choisir son avenir professionnel". Un grand nombre de changements présents dans ce texte de loi viennent redessiner le paysage de la formation professionnelle avec la volonté de donner plus d’autonomie aux individus.
Maître de conférence à l'IAE Bordeaux, l'institut d'administration des entreprises rattaché à l'université de Bordeaux, elle y enseigne, en partenariat avec des praticiens, le management d’équipe et la communication interpersonnelle, à un niveau master, notamment en formation continue. Elle accompagne également de nombreux adultes dans leur VAE (Validation des Acquis de l’Expérience). Elle mène en parallèle, au sein de son équipe de recherche, des travaux portant sur les transitions de carrière et la reconversion professionnelle.
Engagée dans la vie associative bordelaise, elle œuvre pendant plusieurs années au sein d’une crèche associative du quartier Saint Augustin. Au sein du bureau, elle mène un projet d’accueil de la petite enfance. Elle est également, durant 6 ans, responsable à l’UFR Staps (Faculté du sport), de la formation des directeurs d’associations.
Son premier engagement en politique date de 2016, quand elle rejoint le mouvement "En marche". Co-fondatrice du mouvement en Gironde, elle se présente aux élections législatives de juin 2017, sous l'étiquette de "La République en marche !" et est élue le 18 juin 2017.
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Les mots-clés
Crédits
Amphi débat du 04/06/2019
Date d'édition : 20/09/2019
Durée : 1:18:55
Programmation et animation : Jean Besançon, directeur de l'Uodc, Daniel Wilk, Éducation Permanente
Réalisation et édition : Pierre Cécile
© Pratiques & Stratégies - septembre 2019 - reproduction interdite