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Quelles conditions faut-il réunir pour que quelque chose se passe du côté de l’apprendre au travail ? Si on écoute attentivement celles et ceux qui travaillent, ils disent bien « qu’ils en apprennent tous les jours au travail ».

Les personnes ont appris à apprendre en ce début de XXIème siècle. Ils mixent apprentissages informels, autoformation (digital et cie), interactions avec des pairs et des pères, repérage des situations qui demandent d’être plus attentif.
Certes, mais est-ce que cela suffit pour être en maîtrise d’un travail de qualité, alors que le travail change vite ? Mais alors : qui sont les agents de développement du fait d’apprendre ? Et comment organiser cela au mieux dans une entreprise, une organisation ?

Ce n’est pas un petit enjeu du XXIème siècle.

Jean-Joseph Kuperholc a une très grande expérience des dispositifs qui permettent aux apprenants de faire leur travail, c’est-à-dire d’apprendre.

Dans la distinction classique exposée lumineusement par Guy Jobert lors de son intervention de référence à l’UODC en juin 2012, Jean-Joseph est moins du côté du cognitif et du pédagogique (la centration sur le formateur - ou enseignant à des adultes - qui délivre le mieux possible des contenus) que du côté de l’accompagnement au développement.

En formulant autrement cette distinction majeure : la formation est-elle plutôt centrée sur la transmission ou sur l’acquisition ?

Cette question est centrale. L’irruption depuis la fin des années 1980 des technologies numériques dans le monde de la formation professionnelle ne l’a pas changée. Enseigner à des adultes avec un parcours digital incluant un Mooc dernier cri ou avec un formateur hyper compétent et pédagogue ne change pas fondamentalement la question qui est au centre dans la vision transmissive, à savoir celle de la qualité de la transmission.

Jean-Joseph Kuperholc renverse cette perspective en s’intéressant à une question centrale : qui sont les agents de développement du fait d’apprendre ? En particulier lorsque l’on s’intéresse aux apprentissages au travail, mais aussi au cours de la vie d’un être humain. Ce qui était la perspective de l’éducation permanente, qui a fini par progressivement totalement disparaître entre la Loi Delors de 1971 et la Loi Avenir Professionnel de 2018.

Alors, qu’est-ce qui agit sur l’apprendre au travail ?

Le travail lui-même, certes, mais alors à quelles conditions ? Il existe aussi du travail désapprenant, comme le rappelle finement Patrick Mayen.

Les pairs, les collègues et les pères, tout ce qui relève de l’apprentissage dit informel ?

Les formateurs et ce qu’ils organisent du côté des apprentissages formels ? Les Formations en situation de travail (FEST) ? L’organisation du travail elle-même, notamment si l’on s’intéresse aux organisations apprenantes ?

Dans ce territoire de l’apprendre au travail, traversé de nombreux flux, que devient alors le rôle du professionnel formateur ? Celui qui va orchestrer au mieux les différents pupitres pour être à la fois agent de développement des personnes et des situations de travail ? L’intervention de Jean-Jacques Kuperholc était passionnante et le débat particulièrement nourri !

Jean-Joseph Kuperholc est consultant, expert des questions d'emploi et de formation et dirigeant de JJK&Co.
Il conçoit des dispositifs d’intervention ayant pour but d’accompagner le changement et de développer des compétences collectives au sein de branches professionnelles (secteurs plasturgie, réparation automobile…), d’entreprises (PME-PMI), d’organismes de formation (CFA), de collectivités locales, etc.
Il participe également à la conception et l’animation de formation-action auprès de formateurs, de salariés et de tuteurs d’entreprises et d’acteurs locaux.

Jean-Joseph Kuperholc est également membre du réseau Média - T, un réseau de consultants animé par le projet de partager des expériences : expériences multiples résultant de trajectoires professionnelles dans des domaines, des entreprises et des institutions diverses, jalonnées par des missions réalisées en commun. Organisé en groupement d’intérêt économique G.I.E., Média - T est spécialisé dans les domaines suivants : ingénierie de dispositifs de formations, stratégie RH, audit et évaluation, conduite de projets et accompagnement du changement, Analyse économique des dispositifs de formation et conception e-formation.

Il intervient également au sein de l'équipe des métiers de la formation du Cnam qui propose entres autres comme formations le Master Conseil Intervention développement des compétences (CIDC) et le Master Recherche en formation des adultes (CFRF).

Jean-Joseph Kuperholc est co-auteur de deux ouvrages :

« On en apprend tous les jours : les apprentissages informels dans les entreprises libérales. Récits, analyses, leçons », avec Denis Brochier et Bernard Cunéo (éditions L’Harmattan, 2019).
« Développer de nouvelles formes de formation : les systèmes flexibles », avec Alain Moir et Francois Piettre (éditions Liaisons, 1993).

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Crédits

Vidéo complète n°300
Amphi débat du 12/09/2023
Date d'édition : 10/11/2023
Durée : 1:10:31

Programmation et animation : Jean besançon, directeur de l'Uodc
Réalisation et édition : Pierre Cécile
© Pratiques & Stratégies - novembre 2023 - reproduction interdite