Est-ce que l’on peut apprendre sans réciprocité ? L’école, l’Université et la formation professionnelle pensent que oui. Il suffit de bien enseigner ou former et ceux qui reçoivent, s’ils y mettent un peu du leur, vont apprendre.  

Mais… Marcel Mauss, l’auteur du fabuleux « Essai sur le don » a montré qu’au fondement des sociétés, celui qui donne doit recevoir et que celui qui reçoit doit donner à son tour. C’est en rendant opérationnel ce réacteur que Claire Héber-Suffrin a fondé son action. Qui est devenu un mouvement national extrêmement inspirant.

Aujourd’hui, de Fécamp en Normandie à Seyssins en Isère le mouvement des réseaux d’échanges réciproques de savoirs est implanté sur toute la France. Il permet à des dizaines de milliers de personnes d’apprendre par la réciprocité. Et il fabrique un lien social incroyable sur tous les territoires où il s’est implanté.

Aux fondements ? Quelques principes simples mais précis. Principes que Claire et Marc Héber-Suffrin ont énoncé puis peaufiné au long des quasi 50 ans de vie du Mouvement. Pour faire court : les R.É.R.S. ont pour but de permettre aux personnes de transmettre leurs savoirs (= connaissances et savoir-faire) et d’en acquérir dans un échange réciproque. Le réseau est ouvert : il est possible de recevoir un savoir d'une autre personne que celle à qui l'on donne. Mais il est impossible de donner sans recevoir, ou de recevoir sans donner. Je peux apprendre le portugais, mais je dois transmettre mon expertise en informatique.

Alors comment les entreprises pourraient s'emparer de cette locomotive à partager des compétences ?

Une grande entreprise s’est lancée dans l’aventure il y a quelques années. Avec des effets étonnants. Et donc avec des résistances, tant ce principe simple, efficace et peu coûteux heurte toutes les organisations qui pensent top-down.

Alors comment utiliser ce réacteur extrêmement puissant dans les organisations ? C’est de cela dont Claire Héber-Suffrin, la cofondatrice et exceptionnelle animatrice de ce mouvement, va nous entretenir et en débattre avec nous.

Ces réseaux fondés sur la réciprocité sont une source d’inspiration fascinante. Aussi l’UODC était très heureuse de recevoir une personnalité aussi hors normes que Claire Héber-Suffrin.

L'intervention et le débat

• 1. Brigitte, l’histoire fondatrice des Réseaux d'échanges réciproques de savoirs (RERS) : il ne faut pas que les talents se perdent ! - 04'16"
• 2. Après Brigitte : plus aucune personne ne devra se dire : « je ne sers à rien », « je ne compte pour rien » - 02'08"
• 3. À l'origine des RERS, un réseau d’échanges de connaissances à Orly - 05'21"
• 4. Les postulats des RERS : chacun est porteur de savoirs et d’ignorances, chacun peut être offreur et demandeur de savoirs - 02'03"
• 5. Un exemple sur un territoire d’un réseau d'échanges réciproques de savoirs : une forme « d’université mutuelle » à Évry - 02'32"
• 6. Les RERS au sein d'établissements scolaires : des qualités de partage, de coopération qu'il faudrait apprendre dès la maternelle ! - 02'27"
• 7. Un réseau d'échanges réciproques de savoirs dans une entreprise : un fonctionnement pendant huit ans à La Poste Courrier - 01'13"
• 8. Au sein des Réseaux d'échanges réciproques de savoirs (RERS) : une conception des savoirs comme des biens communs - 01'26"
• 9. Au sein des RERS : une réciprocité fondée sur le don réciproque et sur une parité réelle entre offreurs et demandeurs de savoirs - 04'36"
• 10. Au sein des RERS : quand on transmet des savoirs aux autres on continue à apprendre, on apprend à transmettre, on apprend à apprendre - 02'33"
• 11. Un réseau d’échanges réciproques de savoirs ne fonctionne pas sans coordination ni éléments catalyseurs - 02'05"
• 12. Les trois « con- » à combattre pour mettre en œuvre un réseau d’échanges réciproques de savoirs : compétition, consommation, conformisme - 03'18"
• 13. Un RERS est toujours réinventé, donc singulier, et peut faire évoluer ses règles (confidentialité, etc.) - 02'56"
• 14. Les Réseaux d’échanges réciproques de savoirs (RERS) : des outils pour faire des organisations, des villes, des territoires apprenants - 02'06"
• 15. Savant et ignorant, offreur et demandeur de savoirs : un « et » subversif qui réinterroge nos représentations de la formation - 02'27"
• 16. Les savoirs qui s'échangent au sein de l'entreprise : comment évalue-t-on que ce sont les « bons » savoirs ? - 02'42"
• 17. Les effets d'un RERS à La Poste ? L’évaluation externe montre qu’ils sont à 90% utiles au travail et au collectif - 03'06"
• 18. N'est-ce pas trop optimiste de vouloir développer des RERS, souvent à l'encontre des cultures d'entreprises ? - 02'22"
• 19. Le Réseau d’échanges réciproques de savoirs à La Poste : un site Internet dédié, insuffisant, puis une bourse d’échanges en présence - 02'49"
• 20. Le RERS à La Poste : l’impératif du don réciproque, une charte de principes et valeurs, la dynamique du plaisir du partage - 02'48"
• 21. Comment les Réseaux d’échanges réciproques de savoirs pourraient s’articuler avec la formation classique dans l’entreprise ? - 03'02"
• 22. Les RERS, une démarche qui dédramatise l’apprentissage et qui donne confiance pour apprendre et se former - 02'20"
• 23. À La Poste : pourquoi le Réseau d’échanges réciproques de savoirs s’est arrêté ? Quelles conditions pour que ça réussisse ?! - 02'21"
• 24. Réseaux d’échanges réciproques de savoirs : l’énigme d’une démarche très efficiente… et d’entreprises qui freinent ! - 02'27"
• 25. Y a-t-il des exemples de RERS sur des territoires ruraux ? Un modèle pour une démocratie contributive ? - 03'08"
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