
L'intervenante :
Sophie Binet adhère à la Jeunesse ouvrière chrétienne à l'âge de 15 ans et donne des cours de soutien scolaire dans les quartiers défavorisés. Elle milite ensuite à l'UNEF au cours de ses études de philosophie à l'université de Nantes de 2000 à 2004. En 2003, elle devient présidente de l'UNEF-Nantes et vice-présidente étudiante de son université. Elle entre alors au bureau national de l'UNEF (réunifiée), participant notamment au mouvement contre le contrat première embauche de 2006.
Elle travaille ensuite comme conseillère principale d’éducation dans des lycées professionnels des quartiers nord de Marseille (2008-2009) puis, de 2009 à 2013, au Blanc-Mesnil en Seine-Saint-Denis, avec l'objectif de « relancer l'ascenseur social » dans les quartiers populaires, jugeant la société française « trop compartimentée, trop sclérosée ».
Ancienne militante du Parti socialiste (PS), intéressée par les enjeux professionnels posés par les fonctions d'encadrement dans son métier, elle rejoint la commission exécutive de l'Union générale des ingénieurs, cadres et techniciens CGT (Ugict-CGT) en 2011. En 2014, elle est élue secrétaire générale adjointe de cette organisation.
En 2016, elle lance une pétition qui réunit plus d'un million de signatures en deux semaines lors du mouvement contre la loi Travail. En 2018, elle devient secrétaire générale de cette organisation, soucieuse d'un « rassemblement des organisations syndicales, trop nombreuses et divisées ».
Le 31 mars 2023, lors du 53e congrès de la CGT, elle succède à Philippe Martinez à la tête de la CGT. Elle est la première femme élue secrétaire générale de la CGT.
Son élection lors du mouvement social contre le projet Dussopt sur les retraites met fin aux interrogations sur la stratégie de la CGT : elle annonce dans la foulée que « l’intersyndicale, unie » rencontrera la Première ministre Élisabeth Borne « pour exiger le retrait » du projet.
Au sein du syndicat, elle est l'une des militantes les plus actives sur la question de la lutte contre les violences sexuelles et sexistes ainsi que sur l'écologie. Outre son poste à la tête de l'Ugict, elle occupait en parallèle le rôle de référente du collectif femmes mixité de la CGT et est membre du Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes.
Au sujet de la CGT :
Le syndicalisme fait partie du patrimoine vivant de l’humanité et de la démocratie. Fait social devenu universel, il a d’abord émergé en Europe avec la révolution industrielle, et y est resté depuis profondément enraciné.
L’histoire plus que séculaire de la CGT s’inscrit dans cet ensemble. Née de la volonté des salariés de s’organiser collectivement et durablement pour défendre leurs intérêts face à l’oppression et à l’exploitation, pour conquérir des droits et les faire valoir, pour imaginer un monde plus juste et proposer des voies pour y parvenir, sont le cœur de son action syndicale.
Bâtie selon deux dimensions professionnelles et géographiques, la CGT s’est forgée et constituée au fil de l’histoire autour d’une conception de solidarité entre les salariés qui combine l’ancrage à l’entreprise et à son environnement territorial.