
À lire les réactions des uns et des autres sur sa remise en cause voire parfois son interdiction, on mesure combien son organisation n’a pas été intégrée comme un acte managérial ou de production mais comme une variante de journée normale de travail. Le simple fait de le concevoir très majoritairement à la semaine, c’est-à-dire sans modifier le rythme de production et de travail signait dès l’origine son échec sous cette forme.
D’une certaine manière, le télétravail s’est imposé par la crise sanitaire de manière quasi uniforme et osons la comparaison avec l’instauration des 35 heures qui furent aussi installées de manière irréfléchie et dans une certaine brutalité. On en paye encore aujourd’hui les conséquences. Nous entrons dans une période de prématurité et, après cinq ans de pratique, on voit les défauts comme les qualités du télétravail.
Pour autant, la tension est forte entre salariés, syndicats et direction car si personne ne conteste vraiment que pour celles et ceux qui en bénéficient le télétravail présente des avantages certains sur un plan individuel, son impact sur le fonctionnement collectif a été mal anticipé et, comme un phénomène exponentiel, s’amplifie faute d’être repensé...
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Benoît Serre est DRH de L’Oréal France et vice-président de l’ANDRH. Il est l'auteur d'une intervention à l'UODC : « Qu’est-ce qui fait rester un salarié dans une entreprise ? La qualité du travail, l’autonomie, la confiance, le sens », Vidéo complète n° 275, Édition décembre 2021.