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Dans le domaine : Travail
Vendredi 05 juin 2020 Relocaliser ? Oui, mais surtout développer l’industrie du futur

Relocaliser : le mot d’ordre n’est pas propre à la France. Tout se passe comme si le monde réalisait brutalement les limites et les excès d’une globalisation qui a pourtant tiré la croissance durant des décennies et sorti de la misère une partie importante de la population de la planète. Les Français, qui depuis longtemps se singularisent par leur perception particulièrement négative de la mondialisation, ne sont pas les derniers dans ce grand appel à la relocalisation.

Neuf Français sur dix, parmi ceux interrogés dans un sondage d’avril 2020, souhaitent que l’État favorise la relocalisation des entreprises industrielles sur le sol national, y compris si cela doit se traduire par une augmentation des prix.

Ce grand appel au retour des usines, si longtemps méprisées par une partie de nos dirigeants, est bien sûr directement lié à la crise sanitaire. Nous avons découvert avec stupéfaction notre dépendance – et celle du monde entier, y compris de l’Inde, acteur essentiel de la pharmacie mondiale – à l’égard de « contracts manufacturers » (fabricants à la demande) situés principalement en Mongolie intérieure, pour les principes actifs de nombreux médicaments essentiels. Bien des rapports, dont un excellent document publié en 2017 par l’Académie de Pharmacie, avaient pourtant tiré la sonnette d’alarme.

On ne peut évidemment que souscrire à la volonté de reconquérir une forme de souveraineté pour ce type de biens considérés comme essentiels. Quelle que soit la solidité supposée des contrats, la solution la plus sûre est de rapatrier la fabrication elle-même. Mais il faut comprendre que cette « relocalisation » ne peut pas être instantanée, que la liste des « biens essentiels » ne va pas de soi (qui aurait imaginé que les masques, objets low tech, en feraient partie ?) et que dans certains domaines, comme la micro-électronique, notre dépendance est tellement structurelle que la résilience doit trouver d’autres chemins que la relocalisation.

En réalité, l’appel de l’opinion à la relocalisation déborde largement ce domaine des biens essentiels. Le constat est que le « made in France » ne représente plus qu’un gros tiers des biens manufacturés consommés par les ménages (l’essentiel des importations venant non pas de Chine, mais de nos voisins de l’UE)...

Lire la suite de l'article de Pierre Veltz sur Telos


Telos
 est une agence intellectuelle fondée en décembre 2005 par Zaki Laïdi et présidée depuis 2015 par Gérard Grunberg. Regroupant universitaires et professionnels, elle aspire à répercuter sans esprit partisan les grands débats mondiaux dans un espace français livré aux passions hexagonales...
Pierre Veltz, sociologue et économiste, est intervenu à l'UODC en octobre 2018 : "Entreprises, territoires et développement. La coopération au cœur de la performance", Vidéo complète n° 237, mars 2019.