
En France, depuis une quinzaine d’années, les taux d’activité féminin et masculin en début de carrière tendent à se rapprocher, particulièrement parmi les diplômé·es de l’enseignement supérieur. L’évolution des mentalités et le développement des politiques familiales participent à l’essor d’une figure de couple à double carrière, en permettant notamment aux mères de jeunes enfants de rester engagées dans leur activité professionnelle. En outre, les niveaux d’études qu’elles atteignent, en moyenne supérieurs à ceux des hommes, assoient leurs aspirations professionnelles et leur permettent d'envisager un poste de manager, c’est-à-dire de cadre à responsabilités hiérarchiques, en début de carrière.
De fait, parmi les jeunes diplômé·es en 2010, la part des femmes devenues cadres au cours de leurs trois premières années de vie active s’est avérée quasi équivalente à celle des hommes. Pour autant, elles continuaient alors d'accuser un retard sensible dès lors qu'il s'agissait d'accéder à un poste de cadre associé à des responsabilités hiérarchiques. Compte tenu de la prépondérance des hommes aux postes de direction des entreprises, de la prégnance des réseaux et de la culture de l’entre-soi, les femmes sont susceptibles d’encourir une plus grande défiance des employeurs dès lors que sont en jeu des postes à responsabilités. Le présupposé d'un rapport au travail plus discontinu ou plus lâche chez les femmes du fait de leur implication dans la sphère domestique et familiale – ces dernières assumant encore plus des deux tiers des tâches domestiques et parentales – peut susciter des comportements discriminatoires à leur égard. Et cela d’autant plus pour des fonctions dont la dimension chronophage et la forte disponibilité temporelle et parfois géographique qu’elles requièrent constituent des freins potentiels...
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"Bref" est le bulletin d'information du Céreq, Centre d'études et de recherches sur les qualifications, qui propose une expertise au service des acteurs de la formation et de l'emploi. Il assure trois missions : mener des études et des recherches sur les qualifications, évaluer les formations, les dispositifs et politiques publiques mis en œuvre et formuler des avis et des propositions.