L'amphi débat dont est issue la présente vidéo complète a été organisé en partenariat entre la revue Éducation Permanente et L’Université ouverte des compétences.
Que devient le travail des formateurs d’adultes ? Comment pourrait évoluer de manière (enfin) positive leur métier ?
Guy Jobert, lors d’une mémorable intervention à l’UOC en juin 2011 (Le formateur d’adultes : un agent de développement) a éclairé de manière décapante et gaie ce que pourrait redevenir le rôle d’un formateur demain.
Pierre Caspar, lors d’une tout aussi mémorable intervention en mars 2011 (Le métier de formateur d’adultes : 1960 - 2030) a éclairé une histoire qui ne manque pas d’avenir, si l’on invente demain comme les pionniers ont su le faire depuis des décennies. « Vers un nouvel âge d’or ? » concluait-il avec son bienveillant sens de la fine et délicieuse provocation…
Mais concrètement, que devient le travail d’un formateur aujourd’hui ? Quelles sont ses activités ? Comment pourraient-elles évoluer, dans le contexte économique et social d’aujourd’hui ?
Apparemment, pour le métier, tout va très bien… Il n’y a jamais eu autant de formation professionnelle dispensée dans ce pays. Des chiffres « bruts » peuvent même alimenter des débats affligeants lors d’une campagne électorale : « Les 32 milliards de la formation professionnelle ! ».
Il n’y a jamais eu autant de formation dispensée, certes. Mais dans des conditions d’exercice du métier de formateur qui n’ont plus grand-chose à voir avec celles connues par les refondateurs de la formation professionnelle dans les années 1960, autour d’un certain Bertrand Schwartz. Il existe aussi d’heureuses exceptions où s’invente sans bruit ce qui pourrait être neuf, vif et utile demain.
Et pourtant, la première question que beaucoup se posent est sèche : comment les formateurs font-ils pour « tenir » ? Tant les conditions d’exercice du métier sont aujourd’hui devenues difficiles.
Logique d’appels d’offres (issue du monde des Travaux Publics) généralisée à l’ensemble de la sphère formation, déqualification et salaires moyens en baisse, interrogations récurrentes sur le sens et l’efficience de son travail.
Aujourd’hui, un formateur d’adultes doit répondre à des injonctions, du type : - « elle est bouclée la réponse à l’appel d’offres ? », - « vous pourriez nous mettre ça en référentiel de compétences ? », « en FOAD ? » (Formation ouverte et à distance), - « il faudrait quand même diminuer le face-à-face pédagogique », - « avec le public totalement hétérogène que nous avons, on individualise et c’est bon, non ? », etc.
Un formateur travaille rarement seul. Il est le professionnel - permanent ou non - d’organismes de formation qui sont eux-mêmes pris dans des logiques économiques qui épuisent leurs responsables. Et qui passent leur temps à faire autre chose que leur métier, c’est-à-dire diriger les hommes et les femmes qui sont le cœur d’un organisme de formation.
Pour comprendre le travail de formateur aujourd'hui et imaginer ce qu'il sera demain, il nous faut regarder concrètement où les formateurs travaillent, les mutations et évolutions du secteur, leurs activités quotidiennes... C’est cette voie que l’intervention de Philippe Astier a défriché avec nous lors de cet amphi débat.
Màj 31/08/18
Philippe Astier est professeur en sciences de l'éducation à l'Université Lyon 2. Il fait partie de l'équipe de l'Institut des sciences et pratiques d'éducation et de formation (ISPEF).
Il est responsable du master 2 MIFA "Métiers de l'Intervention en Formation d'Adultes".
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Crédits
Amphi débat du 19/06/2012
Date d'édition : 28/11/2012
Durée : 1:14:01
Programmation et animation : Jean Besançon, directeur de l'Uodc
Réalisation et édition :
© Pratiques & Stratégies - novembre 2012 - reproduction interdite