Que le travail, que la société demain fassent envie : ce n’est pas gagné !
Pourtant, contrairement à une légende aberrante, tous les êtres humains ont envie de bien faire leur travail. Et tous voudraient bien que l’entreprise, l’hôpital, l’école, l’organisation dans laquelle ils travaillent soit performante, efficace, utile.
De même, nous aimerions être bien représentés et gouvernés. En ayant le sentiment que ce que nous pensons peut être pris en compte.
Mais le constat, c’est que l’abstention explose, que beaucoup de dirigeants préfèrent décider seuls et que le taux de syndicalisation en France est ridicule.
Alors que faire ?

S’il peut y avoir un premier consensus, c’est que nous sommes en plein dans une crise de civilisation.

Elle se manifeste d’abord par une crise démocratique de représentation. Elle touche l’État, le politique (depuis combien de temps les politiques ont-ils arrêté de penser dans notre pays ?), le syndical.
Elle inclut une crise sociale avec une combinaison d’inégalités arrivées à un degré insupportable, de ségrégation, de montée des précarités et d’absence de perspectives pour la génération qui suit.
Elle comprend une crise identitaire qu’illustre en particulier la tension sur les migrations, que le réchauffement climatique et les conflits qu’il engendre vont naturellement accélérer.
Et pour achever d’une formule simple le tableau, personne ne sait comment nous allons réussir à passer de 9 tonnes à 2 tonnes de CO2 émises par personne en France d’ici 2050. Et pourtant, il le faudra bien.

Alors que vient faire le travail dans cette crise de civilisation ?
Avec Marcel Grignard, un praticien réflexif avec une expérience et une puissance de réflexion assez uniques dans notre pays, nous allons explorer une idée absolument décapante : questionner, repenser et transformer le travail dans les entreprises et les organisations pourrait être une partie de la solution.

Notre chance, c’est qu’un monde où les ressources de toutes natures sont limitées va obliger à modifier en profondeur nos modes de production et de consommation. Et Marcel Grignard pense que si le futur du travail est incertain, son contenu et son sens seront le résultat de nos choix et de nos actions. Et que cela aura des répercussions considérables sur le devenir de la société.

Si on prend du recul (donc de l’élan), analyser la manière dont l’interaction entreprise / société a été prise en compte dans les choix stratégiques et économiques dans les dernières décennies est utile. Quelle place avait la parole du travailleur sur son travail ? Comment les décisions managériales (ou de gouvernance) ont-elles intégré les questions de mise en œuvre ?

Alors la question de fond qui se pose aujourd’hui est la suivante : comment marier performance de l’entreprise et travail qui fasse envie ? Comment entreprise et syndicats se saisissent de ces enjeux ?

Sur cet immense sujet, l’UODC est extrêmement honorée d’accueillir la réflexion et les pistes proposées par celui qui a été un dirigeant syndical marquant. Et cela dix ans après l’avoir reçu en 2014 lors d’un amphi débat resté dans les mémoires. Il a contribué à inspirer la CFDT et bien d’autres organisations. Nous sommes heureux de vous convier à l’entendre et, bien sûr, à débattre.

Marcel Grignard est d’abord un grand dirigeant syndical unanimement reconnu et respecté. Ancien n°2 de la CFDT, ancien secrétaire général de sa Fédération de la Métallurgie, président de 2014 à 2020 de Confrontations Europe. En septembre 2017, Marcel Grignard est désigné parmi les trois personnalités qualifiées chargées d’évaluer la mise en place de la réforme du travail par la Ministre du Travail, Muriel Pénicaud. Il co-préside alors le comité d’évaluation des ordonnances relatives au dialogue social et aux relations de travail qui a clôturé ses travaux début 2023.

Après avoir été vice-président de Confrontations Europe pendant dix ans, Marcel Grignard en assurera la présidence de 2014 à 2020. Ce think tank européen promeut une vision non partisane et réunit des dirigeants d’entreprises, des syndicalistes, des acteurs territoriaux, associatifs et politiques, des intellectuels et des étudiants autour de la participation active de la société civile à la construction de l’Europe.

Marcel Grignard a également travaillé une vingtaine d’années dans une grande entreprise de la métallurgie. Responsable de la fédération de la métallurgie puis secrétaire général adjoint de la CFDT de 2009 à 2012, puis trésorier jusqu'en juin 2014. Il a été notamment en charge du dialogue social, des politiques européenne et internationale ainsi que de la RSE et des politiques industrielles.

En 2009, il est animateur et auteur d'un travail qui a conduit au rapport « Le syndicalisme à un tournant : oser le changement ! » (adopté par le Conseil national confédéral, le 18 juin 2009).

Marcel Grignard est intervenu à l'Université ouverte des compétences à quelques semaines de la fin de son mandat qui devait prendre fin au Congrès de la CFDT en juin 2014 : « Comment pourraient agir les syndicalistes : le lien au travail, l’écoute, la négociation » . Dix-sept capsules vidéo exceptionnelles sur ce que pourrait être l’action syndicale dans notre pays (Vidéo complète UODC n°174, Édition Février 2015).

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