L’apprentissage ? 733 000 contrats ont commencé en 2021 contre 305 000 en 2017 (source DARES). Ça bouge pour de bon en France ? Oui, en tout cas pour les niveaux supérieurs. Une Loi en 2018, des moyens mis sur la table, des mentalités arque boutées depuis des décennies sur le modèle scolaire classique qui bougent. Et 6 jeunes sur 10 sont en emploi six mois après la fin de leur apprentissage. Tout va bien ?
Il reste trois « petites » questions. La première ? 40% des jeunes ne sont pas en emploi 6 mois après la fin de leur apprentissage. La seconde est que les entreprises n’ont jamais eu autant de mal à « trouver des jeunes ». Et la troisième ? Dans certains secteurs clé, 2/3 des jeunes au bout de 3 ans ont quitté la filière.
Il faudrait peut-être faire quelque chose ?
C’est la conviction profonde de Jean-Claude Bellanger. Compagnon (charpentier) lui-même, il connaît la valeur d’un vrai parcours en alternance, comme par exemple, aussi, celui des médecins. Chef d’entreprise en France et en Europe, il a pu mesurer l’importance des qualités professionnelles des jeunes qu’il a embauché. Enfin, il peut avoir une idée de ce qu’il faudrait faire pour qu’ils restent dans une entreprise.
Et puis pendant 10 ans, il a été un secrétaire général et grand développeur de l’Association Ouvrière des Compagnons du devoir et du Tour de France.
Ce qui l’a fait agir ?
Il est profondément convaincu de la valeur d’une véritable alternance pour développer les qualités humaines et professionnelles des jeunes. Tout le monde ne peut pas faire un Tour de France ? Oui, mais tous les jeunes devraient pouvoir accéder à un parcours alternant, de manière intelligente, le travail en entreprise et la formation en centre.
Pour Jean-Claude Bellanger, pour recruter et fidéliser des jeunes en alternance, les garder ensuite dans la filière, la question du métier et de la qualité du travail sont des fondamentaux.
Les écoles forment au diplôme, pas aux compétences. Et dans le supérieur ? L’apprentissage se développe uniquement pour des raisons financières : absolument rien n’a changé dans les écoles et les universités dans la manière de penser et d’organiser les apprentissages.
Alors, écouter Jean-Claude Bellanger et débattre avec lui — qui pourrait bien avoir l’oreille de l’Élysée tant la question qui lui est posée est cruciale — c'était la promesse d'un amphi débat passionnant.
Compagnon charpentier et ingénieur en génie civil, Jean-Claude Bellanger a été chef d’entreprise en France et à l’étranger pendant près de 20 ans.
Il a été en 2011 et avril 2022 le secrétaire général de l’Association ouvrière des Compagnons du Devoir et du Tour de France dont la vocation est entre autre de permettre à des jeunes de pouvoir trouver une formation originale qui correspond complètement aux activités d’un métier.
Elle permet à chacun de réaliser son projet en apprenant à son rythme dans un environnement de confiance.
L'apprentissage à un haut niveau d'exigence permet aux jeunes accueillis par les Compagnons du devoir de trouver une formation, un lieu d'hébergement et un emploi.
Jean-Claude Bellanger avait auparavant assumé diverses responsabilités au sein de l’association après son Tour de France, dont celles de délégué de métier puis de membre du bureau pendant cinq ans.
Aux côtés d’Opcalia, de l’Anaf et de réseaux de CFA structurants (l’Aftral, Maisons familiales rurales, le groupe IGS et RenaSup), Jean-Claude Bellanger est l’instigateur en 2018 du projet Walt, outil digital de promotion de l’alternance auprès des jeunes, de leur famille et des entreprises.
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Crédits
Amphi débat du 11/10/2022
Date d'édition : 22/12/2022
Durée : 0:59:15
Programmation et animation : Jean Besançon, directeur de l'Uodc
Réalisation et édition : Pierre Cécile
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