Pourquoi les femmes et les hommes travaillent quand le travail fait mal ?
Marie Pezé a créé la première consultation « Souffrance et travail » en 1997 au Centre d’accueil et de soins hospitaliers de Nanterre. Il en existe aujourd'hui cent.
« Je reçois Éliane, jeune femme de 34 ans, que son médecin du travail, inquiet de sa fatigue lors de sa visite annuelle, pousse à consulter dans une consultation spécialisée. Je suis inquiète, très vite, devant des empreintes physiques visibles, des cernes, un épuisement palpable. (...) ».
C'est le début de l'un des récits de Marie Pezé : elle écoute depuis près de trente ans des femmes et des hommes qui ne vont pas bien au travail. Et qui parfois en meurent.
Et pourtant... comme elle l'écrit, l'hôpital tient, les entreprises tiennent, les ateliers, les magasins, les bureaux parce que des femmes et des hommes y travaillent. Ils rusent avec les normes, les procédures, les règlements, les décrets pour que le travail ait encore de l'allure, de l'honneur, une qualité. Pour qu'il soit encore du travail humain, dont ils puissent être fiers.
Mais Marie Pezé n'est pas du côté de la plainte. Elle est du côté de l'agir. Experte judiciaire auprès de la Cour d'appel de Versailles, son expérience est extrêmement précieuse pour savoir comment l'ont peut agir dans une organisation, une entreprise, pour que les femmes et les hommes soient en situation de pouvoir se réaliser en faisant bien leur travail.
Le site qu'elle a co-fondé, Souffrance et Travail, est une mine de ressources et de références pour tous les professionnels qui ont en charge de s'occuper des « RPS » dans les entreprises et les organisations.
Elle est précise, passionnante. Et l'Uodc a été très honorée de la recevoir pour l'entendre et débattre avec elle d'une question aujourd'hui brûlante.
Màj 05/07/18
Marie Pezé est docteure en psychologie, psychanalyste, experte judiciaire auprès de la Cour d’appel de Versailles, elle est aussi responsable pédagogique du Certificat de spécialisation en psychopathologie du travail qu’a lancé Christophe Dejours en novembre 2008 au CNAM.
Elle est également membre fondatrice du Groupe pluridisciplinaire de réflexion sur la maltraitance au travail.
En 2002, elle a participé au groupe de travail sur « le harcèlement moral dans les établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux publics » (DHOS, Ministère de la Santé, de la Famille et des Personnes Handicapées); en 2005, à la commission « violence, travail, emploi, santé » présidée par le Professeur Dejours (dans le cadre de la loi relative à la politique de santé publique du 9 août 2004, Ministère des solidarités, de la Santé et de la Famille), puis en 2009 à la Commission Parlementaire UMP sur la Souffrance au Travail.
Elle a ouvert sa consultation à de nombreux documentaristes (Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés de Sophie Bruneau et Marc-Antoine Roudil, J’ai très mal au travail de Jean-Michel Carré, et La mise à mort du travail de Jean-Robert Viallet).
Présidente de l’Association diffusion des connaissances sur le travail humain, elle est à l’origine du site Internet Souffrance et Travail.
Lien périmé, remarques, suggestions ?
Merci de nous écrire en mentionnant la vidéo !
Lien périmé, remarques, suggestions ?
Merci de nous écrire en mentionnant la vidéo !
Les mots-clés
Crédits
Amphi débat du 05/05/2015
Date d'édition : 23/10/2015
Durée : 1:21:35
Programmation et animation : Jean Besançon, directeur de l'Uodc
Réalisation et édition : Pierre Cécile
© Pratiques & Stratégies - octobre 2015 - reproduction interdite