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Trouver un (bon) travail, ne pas être licencié a été et est encore une source de préoccupation largement  partagée. Depuis le 1er choc pétrolier (1973) qui a fait ressurgir un mot quasi oublié - chômage - ont déboulé un chapelet ininterrompu d’ébranlements :  bassins industriels sinistrés et délocalisation des emplois, mondialisation et chômage de masse, déflagration de la numérisation des activités, capitalisme financier impérial et éclatement des subprimes, prise de conscience du dérèglement climatique, etc. 

Et puis déboule un tsunami bien inattendu : la Covid 19. Qui d’un coup a pour beaucoup mis le travail à distance, dans tous les sens du terme.

Aujourd’hui, la question de savoir ce qui ferait rester un salarié dans une entreprise est devenu un vrai sujet. Benoît Serre le pose de manière très précise, à la fois directe et bien documentée. Vice-Président de l’ANDRH, DRH de l’Oréal France, après avoir notamment été DRH de la Macif et de Leroy Merlin en Russie, il a d’abord une vision de la prise en compte des facteurs humains dans l’entreprise que l’on n’entend que trop rarement.

Un exemple ? Il constate que les décisions dans l’entreprise sont souvent prises sur le seul critère de la rentabilité économique. Alors que trois autres critères sont chacun tout aussi essentiels : que la décision soit socialement acceptable par le corps social, qu’elle soit managérialement diffusable et enfin qu’elle soit crédible sur le plan de la compétence (« ça, je peux le faire »). Trois critères sur quatre d’une décision relèvent donc du champ du DRH. Celui-ci est rarement écouté ? Cela arrive ! Mais, petit « détail » pour rendre le sujet concret : 70% des fusions / acquisitions se fracassent sur l’humain.

Aujourd’hui, ce qui est nouveau, ce n’est pas seulement que peu de jeunes envisagent de rester plus de 5 ans dans leur entreprise. Des jeunes qui sont plus intéressés par la vie qu’ils auront que par la carrière qu’ils auront, note finement Benoît Serre.

Ce qui est nouveau, c’est que beaucoup de salariés sont déçus par leur entreprise, beaucoup moins agile, souple, inventive que ce qu’elle prétend être. Le travail à distance leur a fait mettre le travail à distance, aussi : la vie privée a repris du poids.

À l’instar d’Yves Clot, Benoît Serre est convaincu que l’immense majorité des gens (95%) essaient de faire de leur mieux pour bien faire leur travail. Mais la plupart des entreprises n’arrivent pas à se débarrasser de pratiques de contrôle - de défiance donc - de plus en plus tatillonnes qui pourrissent le temps de travail de leurs salariés.

Elles ont également du mal à réaliser qu’un salarié travaille si cela a du sens pour lui, il veut savoir pourquoi il est là. Il supporte de moins en moins ce qui lui semble inéquitable dans le partage de la valeur produite. Et s’il ne voit pas le sens, il a envie d’aller voir ailleurs.

Et de ce point de vue, Benoît Serre remarque que les jeunes n’ont pas peur. Ils ont vu leurs parents et leurs grands parents maltraités et y ont réfléchi, leur cercle social n’est plus seulement celui de l’entreprise. Les réseaux sociaux sont partout, ils sont bien mieux informés sur les entreprises où il fait bon travailler. Et les autres.

Sommes-nous dans le monde d’après ? Sans doute pas, mais ça bouge. Et l’UODC est très heureuse que Benoît Serre partage avec nous son expérience, sa finesse, mais aussi sa manière percutante de voir émerger ce qui est en train d’arriver dans le monde du travail aujourd’hui. L’événement avec lui promet.

Titulaire d’une licence en droit, d’une maîtrise de sciences politiques et d’un master en gestion des ressources humaines, Benoît Serre est nommé directeur des ressources humaines de L’Oréal France en mai 2021.

Il a démarré sa carrière en 1996 au poste de directeur de la Maison des Collectivités Locales, au sein du Groupe Ernst & Young. Deux ans plus tard, il est nommé directeur général de IGS Formation Continue. Cinq ans plus tard, il intègre Leroy Merlin où il occupera pendant trois ans le poste de directeur de l’université d’entreprise avant d’être nommé directeur des ressources humaines de Leroy Merlin Russie. Il y met en place l’université interne, organise l’évolution du SIRH et structure la politique de protection sociale et de rémunération.

Il intègre la Macif en 2012, d’abord en tant que directeur des ressources humaines, avant d’être nommé directeur général adjoint en 2014, en charge des ressources humaines et de la communication. Cinq ans plus tard, il rejoint le Boston Consulting Group (BCG) en tant que directeur associé et expert de la stratégie RH et sociale. Benoît Serre est également vice-président de l’ANDRH. 


L'ANDRH
 :

Créée en 1947, l’ANDRH (Association nationale des directeurs des ressources humaines) est une association loi 1901 au service des professionnel·le·s des ressources humaines d'entreprises et d'organisations de tous secteurs d’activité et de toutes tailles, publiques et privées, nationales et internationales. 

Depuis plus de soixante-dix ans, l’ANDRH anticipe et accompagne l’évolution des métiers des ressources humaines. Avec plus de 5 000 membres, professionnel·le·s et expert·e·s RH, elle est aujourd’hui la plus grande communauté RH en France et l’acteur de référence dans le débat RH. 

Les mots-clés

Crédits

Vidéo complète n°275
Amphi débat du 09/11/2021
Date d'édition : 14/12/2021
Durée : 1:11:58

Programmation et animation : Jean Besançon, directeur de l'Uodc
Réalisation et édition : Pierre Cécile
Prise de vue : Enregistrement vidéo issu de la plateforme de visioconférence Zoom
© Pratiques & Stratégies - décembre 2021 - reproduction interdite