Michelin, bientôt une entreprise « libérée » ? Le simple fait de poser la question, lorsque l’on connaît l’histoire industrielle et sociale unique du groupe Michelin peut surprendre, au-delà des effets de mode sur les mots. Mais Michelin a bien entamé une profonde réflexion sur le travail et son organisation. Et, peut-être, une profonde transformation.
Bertrand Ballarin est un homme peu ordinaire, mais d’abord un manager de terrain. Qui depuis très longtemps pense que les êtres humains se portent mieux, grandissent, se développent s’ils ont vraiment du pouvoir d’agir sur leur situation de travail, pour pouvoir bien faire leur travail. Et que la qualité du travail et la performance s’en porterait beaucoup mieux. Maintenant, passer de l’idée à la pratique dans un groupe de plus de 112 000 personnes implanté sur 68 sites industriels dans le monde entier…
Cet ancien officier formé à Saint-Cyr arrive chez Michelin pour piloter la mise en place d’organisations responsabilisantes. Puis il dirige des usines, dont une en Chine. Et il arrive à la conviction que les choses pourraient changer si on partait de la base. Des collectifs ouvriers. Qu’il est possible de les mettre dans la situation où, au lieu d’exécuter, ils auraient réellement les moyens de pouvoir bien faire leur travail. Ce qui change tout : le rôle et l’utilité du management, l’organisation, les procédures de reporting, tout.
Pourquoi partir de la base ? Parce que le sommet ne sait plus comment s’y prendre. Ses solutions (le Michelin Manufacturing Way) sont très rationnelles, très intelligentes, « marchent très bien ». Mais elles sont en train de démotiver tout le monde.
Alors Michelin serait une entreprise libérée ? Non, mais le chantier est vraiment lancé. Six usines pilotes sont en pleine transformation, comme le sont des services transverses entiers : la fabrication des moules de pneus, la DRH, la DSI, etc.
Passer deux heures avec Bertrand Ballarin nous a permis de rentrer dans le cœur du réacteur de la transformation d’une des plus emblématiques grandes entreprises françaises. Sans langue de bois, sans cacher les difficultés. Un moment d’intelligence collective partagée.
Un grand amphi débat au cœur des questions les plus brûlantes aujourd’hui en France sur le travail.
Màj 04/07/18
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Bertrand Ballarin est depuis juillet 2013 directeur des relations sociales du Groupe Michelin.
Il a été auparavant à Shanghaï directeur d'un site du Groupe issu d'une joint-venture (coentreprise) avec une entreprise chinoise, en charge de son redressement industriel et de sa conversion vers la fabrication de pneumatiques haut de gamme (2008-2012).
De 2004 à 2008, il a été directeur d'un site dans la région de Bourges, en charge de la fermeture d'activités et de la conversion vers la fabrication de pneumatiques radiaux pour avions civils et militaires.
Officier de l'Armée de Terre pendant 29 ans (1974-2003), Bertrand Ballarin a été formé à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr (1975-77), à Sciences Po (1988-90), à l'École supérieure de guerre (1990-92) et à l'Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN) (2000-2001).
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Crédits
Amphi débat du 30/09/2015
Date d'édition : 18/12/2015
Durée : 1:20:19
Programmation et animation : Jean Besançon, directeur de l'Uodc
Réalisation et édition : Pierre Cécile
© Pratiques & Stratégies - décembre 2015 - reproduction interdite