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Dans le domaine : Travail
Mardi 20 décembre 2016 - 18h00 Comment diriger une structure luttant contre l'exclusion sociale et professionnelle ? Enjeux, défis et paradoxes Catherine Di Maria Directrice générale d'Emmaüs Alternatives Lutter contre l’exclusion sociale et professionnelle ? Tout le monde est pour : les politiques, les syndicats, les entreprises, les citoyens. Et pourtant : le nombre d’exclus explose, un cancer qui ronge le cœur de l’un des pays les plus riches du monde. Alors, qu’est-ce qui permettrait d’être enfin performant dans cette lutte, d’être enfin efficace dans la remise de l’humain au centre ?

Catherine Di Maria a une longue expérience en matière de management, de ressources humaines, d’action internationale. Elle a cette visée, elle se bat. Emmaüs Alternatives, l’association qu’elle dirige, est un exemple concret d’organisation qui agit en mêlant accueil, accompagnement, hébergement et insertion par l’économique. Des actions précises, inventives, avec des publics dits « très éloignés de l’emploi », donnant des résultats.



C’est facile ? Non, c’est très difficile, les obstacles innombrables.

Trois exemples :
Le bénéficiaire - la personne en situation de fragilité - n’est pas le financeur. Les critères de chacun sur ce qu’est une bonne action sont souvent très différents, litote. Concrètement, la structure qui délivre le service est écartelée entre ses deux clients.

Les structures d’économie sociale et solidaire sont souvent elles-mêmes fragiles. Rarement bien assises financièrement, épuisées par la course aux ressources, elles sont souvent traversées de conflits internes. Comme partout, certes, mais ils sont plus difficiles à réguler, quand « l’engagement » - plus que les résultats - sert à pallier compétences manquantes et enjeux de pouvoir.

Le troisième exemple est le plus inattendu : l’épuisement que provoque notre modèle d’évaluation. Emmaüs Alternatives croule sous les obligations permanentes de rapports et de tableaux à remplir qui évaluent tout, sauf l’essentiel. 



Pourquoi ? Parce que l’obsession du chiffre gouverne la pensée économique et sociale aujourd’hui. Une illustration ? La fameuse focalisation sur « l’inversion de la courbe du chômage », qui témoigne d’abord d’une absence de pensée sur le travail et l’activité dans la société du XXIème siècle. 



Cette obsession du chiffre et du reporting a un impact direct sur l’organisation et le management : des grandes entreprises, nous le savons (cf. François Dupuy : Défiance, contrôle, coercition. Comment sortir d’un management perdant pour tous ? Vidéo Séquencée Uodc n°203 , 2016), mais aussi du monde de l’économie dite sociale et solidaire.



Alors, dans ce contexte particulièrement difficile, comment diriger une entreprise pour qu’elle soit humaine et performante ? Peut-on mettre au premier plan ce qui n’a pas sa place dans les systèmes de gestion tout en restant efficace, inventif ? Y a-t-il des modes de management d’une structure qui soient cohérents avec son objet (ici, lutter contre l’exclusion) ?


C’est cette voie que nous allons défricher, très concrètement, en écoutant et en débattant avec Catherine Di Maria : un événement.

Jean Besançon
Directeur de l’Uodc


Catherine Di Maria est directrice générale d'Emmaüs Alternatives. Elle a notamment dirigé les ressources humaines d'Action Contre la Faim, co-fondé et dirigé BATIK International et été consultante internationale.


L’association Emmaüs alternatives a pour objectifs : l’accompagnement, l’insertion, et l’autonomie des plus démunis. Agissant dans un esprit de solidarité et d’entraide, elle propose notamment des actions visant à soutenir les droits et la dignité des plus démunis ; des lieux d’accueil, d’hébergement et d’aide alimentaire ; des services d’accompagnement et d’insertion par l’activité économique et l’accès au logement.

Ces missions sont remplies par une équipe de professionnels, travailleurs sociaux et encadrants techniques, accompagnés de bénévoles. Le financement est assuré par des fonds publics et des ressources propres issues des ventes réalisées dans les boutiques et des dons.

Basée à Montreuil depuis sa création en 1991, l’association bénéficie d’un fort ancrage local en Seine-Saint-Denis et dans l’Est parisien où sont localisés les lieux d’accueil et d’hébergement, ainsi que les ateliers et les 7 boutiques du chantier d’insertion dans Paris et à Saint-Mandé.

Emmaüs alternatives participe activement à la vie nationale et internationale du Mouvement Emmaüs, se réfère à son Manifeste Universel et adhère aux valeurs claques défendues par le Mouvement.


Trois vidéos de l'Uodc en lien avec le sujet :

  • Catherine Barbaroux, Parier sur la compétence des « incompétents ». Entreprendre avec le microcrédit, Vidéo séquencée n°146, février 2013
  • Jean-Patrick Gille, Les jeunes, le travail, la société. Sortir de 30 ans de mesures addictives, Vidéo séquencée n°137, mai 2012
  • Jeanne Schneider, Comment réussir avec ceux qui n’ont rien ? L’expérience des Écoles de la 2ème chance (E2C), Vidéo séquencée n°112, octobre 2010