Le groupe Vinci, c’est 211 000 salariés, plus de 43,5 Mds de CA, une implantation mondiale, 270 000 chantiers ouverts en 2018. Mais c’est aussi une organisation managériale absolument hors normes et très méconnue. À l’inverse de ce que fait l’immense majorité des grands groupes, chez Vinci, la base, ce sont des milliers d’entreprises autonomes, dirigées par des entrepreneurs. Est-ce que cela aurait un lien avec la prise d’initiative à tous les niveaux ?
La première question à se poser avec un DRH stratège de l’envergure de Franck Mougin est triviale. Est-ce que favoriser l’initiative à tous les niveaux est vraiment bon pour le développement de l’entreprise ?
C’est une vraie question. Car si les discours de très nombreux dirigeants sur la fin du taylorisme, l’appel à la prise d’initiative et l’engagement de tous sont innombrables, la réalité bouge peu. Pour que tout reste comme avant, il faut que tout change (Tancredi dans Le Guépard).
La seconde question, c’est si favoriser l’initiative à tous les niveaux est utile, voire stratégique pour se développer, alors comment faire ?
Chez Vinci, ce qui est commun, ce ne sont pas les achats (il n’y a pas de service des achats, sic), la grille salariale ou un siège imposant (il y a très peu de monde).
Ce qui est commun, c’est un système managérial très particulier.
Ce groupe de plus de 200 000 salariés est en fait constitué de milliers de « Business Unit » autonomes. Chacune est dirigée par un entrepreneur, qui a son propre compte d’exploitation, ses propres règles salariales, etc.
Un chantier comme la ligne TGV Tours Bordeaux, 5 ans de travaux et jusqu’à 9000 salariés : ce sont 200 business unit qui interviennent. Et qui doivent un peu se coordonner…
Alors, ce qui est commun dans le système managérial ? Ce sont des comportements attendus de l’entrepreneur. Un exemple : tous les salariés doivent être actionnaires. Et sur ces comportements, l’évaluation est très rigoureuse.
Alors dans cette organisation extrêmement décentralisée, avec 800 DRH métiers sur le terrain, qu’est ce que fait, à quoi sert le DGRH ?
C’est une des questions, parmi vingt, que l’on peut avoir envie de poser à Franck Mougin. Qui porte une vision stratégique sur la place des ressources humaines et de l’organisation dans ce qui fait la performance, mais aussi la fierté pour les salariés d’accomplir une œuvre. L’UODC est très heureuse de le recevoir et de vous inviter à l’entendre et débattre avec lui.
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Franck Mougin a été directeur des ressources humaines et du développement durable de Vinci de septembre 2009 à janvier 2020.
Juriste de formation, il a notamment occupé les fonctions de directeur général des ressources humaines de BPB plc, de 1995 à 2002, ainsi que celles de directeur général des ressources humaines et du développement durable de Danone, de 2002 à 2008.
Le groupe Vinci est un acteur mondial des métiers des concessions et de la construction, employant plus de 211 000 collaborateurs dans une centaine de pays. Il est composé de plus de 3 000 business units armées pour fonctionner de façon autonome, comme autant de PME ou d’ETI avec chacune à sa tête un véritable chef d’entreprise. La taille de ces entités varie selon l’expertise qu’elles ont à mobiliser : Vinci Energies, Vinci Construction Grands Projets, Vinci Immobilier...
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Crédits
Amphi débat du 26/11/2019
Date d'édition : 22/01/2020
Durée : 1:16:41
Programmation et animation : Jean Besançon, directeur de l'Uodc
Réalisation et édition : Pierre Cécile
© Pratiques & Stratégies - janvier 2020 - reproduction interdite