A la veille d'une profonde réforme du système de formation professionnelle continue (FPC) en France, cet article en se basant sur un nouveau rapport du CEDEFOP, donne un éclairage européen sur la FPC et sur un sujet trop méconnu dans le pays : l'apprentissage en milieu de travail (AMT). L'Angleterre et l'Italie sont allées loin en ce sens tandis que le système français reste pris dans la conception de la formation comme « stage ».
S'appuyant sur un rapport du CEDEFOP, un article précédent (Metis, « Formation professionnelle : les performances françaises par rapport aux pays d'Europe », Jean-Raymond Masson, mars 2017) a mis en évidence certaines spécificités du système français de formation continue par rapport à ses voisins européens et a pointé quelques faiblesses.
Ainsi, « malgré des dépenses de formation professionnelle continue par les entreprises les plus élevées de tous les pays de l'UE, les résultats restent modestes sur le marché du travail. Les indicateurs concernant les PME et la participation des chômeurs et des moins qualifiés ainsi que le taux élevé de ceux qui n'ont pas eu accès à la formation alors qu'ils le voulaient semblent l'indice d'un ciblage insuffisant des actions en direction des catégories qui en ont le plus besoin. Par ailleurs, si l'on considère la formation organisée sur le poste de travail, la France se situe très en dessous de la moyenne européenne, juste au-dessus de l'Italie et à égalité avec les Pays-Bas, tandis que l'indice est à un niveau supérieur au Danemark, au Portugal, en Suède et surtout en Allemagne. Les différences sont également notables si l'on considère la FPC organisée dans les PME où la proportion atteint 27 % des employés concernés en France, plus qu'en Espagne, en Italie et qu'au Royaume-Uni et à égalité avec le Portugal, mais en dessous de l'Allemagne et des Pays-Bas, et surtout du Danemark, de la Suède et de l'Autriche ».
Un autre document publié par le CEDEFOP en 2015 permet d'éclairer et d'approfondir certaines des questions évoquées ci-dessus. Cette note part de l'idée que le potentiel formateur des apprentissages en milieu de travail (work-based learning) est considérable, mais largement méconnu, malgré la diversité et la richesse des actions qu'il recouvre. Il s'agit donc d'explorer cet univers et de tenter de fournir des éléments permettant de conduire des politiques pertinentes...
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