
Parce qu’elles s’opposent au paradigme de la rationalité, les émotions ont longtemps été ignorées par la pensée managériale et organisationnelle. Pourtant, elles sont omniprésentes dans la vie des organisations. Toute situation sociale est structurée de manière à exiger des individus, selon leur rôle, genre ou statut social, l’expression et le ressenti de certaines émotions et la suppression active d’autres émotions. Les organisations comprennent donc des « règles émotionnelles » et s’y conformer demande du « travail émotionnel », un travail psychiquement coûteux pour les personnes.
Dans le cadre du changement organisationnel permanent (technologique, culturel, etc.), l’incertitude et l’instabilité suscitent des réactions émotionnelles intenses chez les collaborateurs, pouvant déboucher sur la concrétisation de risques psycho-sociaux (burn-out, dépression, voire à l’extrême suicide). En outre, les émotions négatives entraînent des conséquences organisationnelles. Les individus auront tendance à fuir l’organisation, à s’en isoler ou à entrer en conflit avec elle. Il en résulte une certaine conscience par les entreprises d’un besoin de régulation émotionnelle.
Toutefois, cette régulation prend trop souvent la forme d’une tentative de contrôler les émotions dans une perspective instrumentale : éviter ou inhiber l’expression des émotions négatives, et favoriser les émotions positives qui soutiennent l’adhésion au projet de changement...
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La Chaire « Futurs de l’industrie et du travail : formation, innovation, territoires » (FIT²) de Mines ParisTech produit, encourage et valorise des études sur les futurs possibles de l’industrie et du travail, ainsi que sur les politiques d’accompagnement de ces transformations. Elle analyse des pratiques d’innovation, de formation, d’amélioration de la qualité du travail et d’organisation de l’action collective...