
D’un côté, les jeunes ont le sentiment, non sans raison, de jouer leur destinée à l’école et leurs parents s’épuisent à leur faire obtenir les meilleurs classements, au prix de tensions quotidiennes et de multiples sacrifices.
De l’autre, les inégalités scolaires ne sont pas résorbées. L’extension des études n’a pas garanti une élévation proportionnelle des acquis et des compétences, pas plus qu’elle n’a renforcé l’adhésion aux valeurs civiques, alimentant même la rancoeur de ceux qui sortent perdants du système.
Faut-il alors s’entêter dans ce « toujours plus » d’école et de diplômes, en espérant qu’à un horizon indéterminé, les bienfaits de cette course en avant se feront sentir ?
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François Dubet est professeur émérite à l'université de Bordeaux et directeur d'études à l’École des hautes études en sciences sociales. Il est notamment l’auteur, avec Najat Vallaud-Belkacem, de Le Ghetto scolaire (Seuil, 2024). Il est l'auteur d'une intervention à l'UODC : « Comment refonder une école plus juste en France ? » (Vidéo complète n°145, Décembre 2012).
Marie Duru-Bellat est professeure émérite à Sciences Po, rattachée au Centre de recherche sur les inégalités sociales (CRIS) et à l'Institut de recherche sur l’éducation (IREDU). Elle a récemment publié, avec Sébastien Goudeau, L’Intelligence, ça s’apprend ? (UGA, 2024). Elle est l'auteure d'une intervention à l'UODC : « L’emprise du diplôme sur la société : la méritocratie contre la cohésion sociale »