Le travail n’est pas toujours apprenant ? La formation non plus. Le travail comme la formation peuvent composer des environnements par lesquels on peut plus ou moins apprendre, parfois ne pas apprendre et parfois désapprendre.
Dit autrement, il existe des organisations apprenantes, qui présument que tous les salariés peuvent apprendre et qui leur permettent d’apprendre.
L’inverse est vrai également.
Il existe en France des lieux où se conjuguent qualité du travail, qualité de vie au travail et performance. Des PME exportent dans le monde entier en rémunérant bien leurs salariés. Il peut faire très bon travailler intensément dans des services hospitaliers extrêmement performants en terme d’accueil, de qualité de soin, de rigueur de gestion.
En quoi la formation professionnelle pourrait contribuer à repérer et développer les situations, voire les organisations apprenantes dans notre pays ?
Il y a 40 ans, Bertrand Schwartz énonçait un fameux théorème, jamais démenti : « Un adulte ne se formera que s’il trouve dans la formation des réponses à ses problèmes, dans sa situation ».
40 ans après, la question de nombreux adultes est de trouver des réponses à leurs problèmes de travail. En ayant souvent l’impression d’être placé dans des situations conduisant à faire du travail ni fait ni à faire. Et de devoir se « débrouiller » au mieux avec le réel.
Dans cette perspective, l’Uodc est extrêmement heureuse que Patrick Mayen ait répondu à son invitation, maintenant. Pourquoi ?
Pas seulement parce que c’est un chercheur lumineux, qui nous permet d’aller au cœur de questions très compliquées avec des mots toujours simples. L’écouter est un régal !
Pas seulement parce que dans la filiation notamment de John Dewey, de Lev Vygotski, de Pierre Pastré, Patrick Mayen incarne aujourd’hui le courant de la recherche en formation qui s'intéresse aux situations concrètes de travail (la didactique professionnelle).
Mais aussi parce qu’aujourd’hui, la loi du 5 mars 2014 pourrait permettre que la formation contribue, légitimement, au développement de situations de travail apprenantes. Que ce qui soit « imputable » au titre de la formation ne soit pas seulement du stage, serait-il « modernisé » par la grâce du numérique et du blended learning.
Emmanuelle Wargon est intervenue sur ce sujet le 10 mars 2015, un an après la promulgation de la loi du 5 mars 2014. Elle a le point de vue de la responsable, du politique : elle a été la Directrice générale de l’emploi et de la formation professionnelle (DGEFP). Quinze jours plus tard, un chercheur de l’envergure de Patrick Mayen a largement contribué à nous éclairer sur le même sujet.
À l’Uodc, il nous a paru essentiel de croiser leurs visions.
Màj 05/07/18
Patrick Mayen est professeur des universités, professeur en sciences de l'éducation et directeur scientifique de l'Unité propre de recherche Développement Professionnel et Formation (DPF) d'AgroSup Dijon (Institut national supérieur des sciences agronomiques, de l'alimentation et de l'environnement).
Il préside le conseil scientifique de l'Institut Jacotot, espace de recherches et d'études permettant de construire de nouvelles formes de partenariat entre chercheurs et acteurs de la formation professionnelle : un lieu de rencontres et de confrontations des pratiques pour les professionnels, en vue d'identifier des solutions innovantes dans le champ de la formation professionnelle.
Il a coordonné avec Armelle Lainé le livre Apprendre à travailler avec le vivant. Développement durable et didactique professionnelle, Éditions R&P, novembre 2014.
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Crédits
Amphi débat du 24/03/2015
Date d'édition : 30/09/2015
Durée : 1:23:45
Programmation et animation : Jean Besançon, directeur de l'Uodc
Réalisation et édition : Pierre Cécile
© Pratiques & Stratégies - septembre 2015 - reproduction interdite