La question paraît éternelle : comment améliorer les pratiques de travail ?
Elle prend une résonance particulière aujourd’hui : bien faire son travail devient souvent de plus en plus difficile, partout. Pour le dire sobrement : les injonctions à faire mieux avec moins sont d’époque.
Alors que l'on a partout le sentiment que les collectifs se délitent, que bien faire son travail n'est plus possible, que face aux effets délétères de la financiarisation, aux risques psychosociaux, à la désespérance et aux suicides les directions générales répondent souvent aux abonnés absents, que « plus personne ne répond » ! Bref, certains le disent avec force : le travail est attaqué, les personnes mises en danger.
N'empêche, dans les organisations, en entreprise, on continue à définir des indicateurs de la « bonne performance » et tout naturellement sont prescrites les fameuses « bonnes pratiques » permettant d’améliorer positivement ces indicateurs. Pour les résultats…
D’autres démarches sont possibles. Notamment si l’on s’intéresse à la richesse que produit le travail bien fait, aux conditions permettant de bien faire son travail, à la puissance de contribution de ceux qui travaillent.
Les groupes d’analyse de pratiques en font partie. Leur demande explose, nous dit Florence Giust-Desprairies. Ils suscitent aujourd'hui envie, curiosité, et révèlent un besoin d'échanger, pour pallier ce déficit de collectifs et les manquements des organisations. Certainement aussi parce que les mutations rapides du travail et des entreprises appellent un accompagnement des professionnels en quête de recul, d'identité professionnelle ou de sens ?
Mais que sont réellement ces groupes d'analyse des pratiques ? À quoi peuvent-ils servir ? Comment peuvent-ils fonctionner ?
Florence Giust-Desprairies est une chercheuse et une praticienne. Elle intervient au sein des organisations et anime des groupes d’analyse de pratiques. Elle connaît les précautions à prendre et les vertus de ce qui en émerge, les résultats. Elle connaît également les obstacles à leur mise en place, qui ne sont pas que « pratiques » !
À l’heure où les limites des approches frénétiquement gestionnaires commencent à mieux apparaître, y compris et d’abord en terme de coût, d’efficacité au travail et de qualité des liens sociaux, entendre Florence Giust-Desprairies et comprendre ce que peut apporter l'approche psychosociologique de l'organisation et l'analyse de pratiques est utile, et... peut aussi faire du bien.
Màj 24/03/2020
Florence Giust-Desprairies est docteure en psychologie sociale clinique, psychosociologue clinicienne, professeure à l'université Paris 7 - Diderot, codirectrice du Laboratoire de changement social, présidente du Centre international de recherche, de formation et d'intervention psychosociologiques (CIRFIP) dont elle membre fondatrice, elle est membre du comité de rédaction de la Nouvelle revue de psychosociologie (érès).
Chercheuse et intervenante au sein des organisations, elle s'intéresse tout particulièrement :
- à la clinique de l’imaginaire dans les groupes, les organisations et les institutions ;
- à l’expérience du sujet isolé ou au sein des collectifs dans le contexte contemporain ;
- aux mutations sociales et aux processus de régulation et de dérégulation institutionnelle.
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Les mots-clés
Crédits
Amphi débat du 02/04/2013
Date d'édition : 26/09/2013
Durée : 1:36:58
Programmation et animation : Jean Besançon, directeur de l'Uodc
Réalisation et édition : Pierre Cécile
© Pratiques & Stratégies - septembre 2013 - reproduction interdite