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Dans le domaine : Collectifs
Mardi 12 avril 2016 - 18h00 Pourquoi développer les collectifs de métiers pour les managers et les opérateurs ? Ce que nous apprennent les industries à risque François Daniellou Ergonome, directeur scientifique de la Foncsi et de l’Icsi Les ergonomes s’intéressent à cette part d’invention qui jaillit dans toute activité de travail. Celle qui permet d’assurer la production malgré tout, c’est-à-dire… contre les consignes de l’organisation. Cette part d'invention, de créativité doit-elle rester confinée dans l’ombre ou pourrait-elle être utilisée pour organiser autrement la production ? C’est une des questions essentielles que pose un ergonome de l’envergure de François Daniellou.

Il est intervenu dans d’innombrables entreprises industrielles, Renault parmi d’autres bien sûr. Mais il a aussi une expérience particulière des industries à risque, des accidents graves. Et quand il déploie la question de manière concrète, pas dans le seul ciel des idées, il fait apparaître trois enjeux essentiels :

Le premier est celui des collectifs de métier, de redévelopper les échanges entre pairs, et les débats sur le travail.

Le second concerne le management. Y a-t-il trop de management, faut-il en « libérer » l’entreprise ? Ou bien penser que les managers n’ont plus de marge pour faire leur travail, c’est-à-dire faciliter et soutenir le travail de leurs équipes ? Et est-ce que eux aussi pourraient bénéficier de collectifs métier ?

Le troisième est le défi posé aux organisations syndicales. Vont-elles continuer à travailler pour les salariés (le syndicalisme de délégation à la française), ou avec eux ? En reprenant alors la main sur le travail comme nous y invitait par exemple Marcel Grignard lors de son intervention à l’Uodc.

François Daniellou pense toujours à partir du réel du travail. Les histoires très précises et concrètes qu’il analyse font sens, mais c’est aussi un bonheur de l’écouter : c’est un conteur hors pair ! Même quand elles parlent d’événements terribles, de ceux qui peuvent advenir dans les industries à risque. Seveso, Bhopal, AZF, Fukushima nous parlent à tous.

L’Uodc est extrêmement honorée d’avoir le bonheur de l’accueillir pour une soirée qui est au coeur des questions - sérieuses - du travail aujourd'hui.

Jean Besançon
Directeur de l'Uodc


Diplômé de l’École centrale de Paris en génie mécanique, François Daniellou a d’abord été ingénieur. Puis disciple d’Alain Wisner et Antoine Laville, les fondateurs de l’ergonomie française au Cnam, il est nommé en 1993 professeur d’ergonomie à l’université de Bordeaux, puis à l’Institut national polytechnique de Bordeaux. Il enseigne jusqu’au printemps 2015 à l’École nationale supérieure de cognitique (ENSC) de l’INP, où il dirige le département d’ergonomie des systèmes complexes.

Les recherches de François Daniellou portent notamment sur les facteurs humains dans les industries à risques (nucléaire, chimie, etc.) et sur la prévention des risques psychosociaux.

Il préside le comité scientifique de la Foncsi et de l’Icsi, institutions qui œuvrent à la prévention des risques industriels : prévenir de nouveaux Seveso, Bhopal, AZF, Fukushima est au cœur de leur action.